La corruption dans le secteur forestier inquiète au plus haut degré, la DEFCCS et l’OFNAC. Les deux entités ont initié un atelier à Tambacounda avec les acteurs forestiers de la région et ceux de Kédougou. Le but de l’atelier consiste à trouver des stratégies pour lutter efficacement contre ce fléau.
Entre la Direction des Eaux et forêts, chasses et de la Conservation des Sols (DEFCCS) et l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), la collaboration dure depuis 2017. C’est dans ce sillage que s’inscrit la tenue de l’atelier d’élaboration de plans d’actions de lutte contre la corruption dans le domaine de la gouvernance des ressources forestières dans les régions de Tambacounda et Kédougou.
Selon le colonel Babacar Dione, adjoint au directeur des Eaux et forêts, chasses et de la Conservation des Sols (DEFCCS), cette rencontre va permettre l’élaboration de plans d’action de lutte contre la corruption dans le secteur forestier et la gestion durable, dans la transparence des ressources forestières. Ainsi, l’atelier s’est voulu un cadre d’échanges et de partage en vue de trouver, les outils appropriés et les stratégies pertinentes de prévention face aux risques de corruption dans le secteur forestier dans le Sénégal oriental. Une occasion importante de prendre des mesures concrètes dont les effets, se feront sentir à court, moyen et long terme. Il a regroupé les collectivités territoriales, les forces de défense et de sécurité, les organisations professionnelles du secteur forestier, les partenaires techniques et financiers.
Le colonel Dione a insisté sur l’importance des biens et services écosystémiques fournis par les forêts. « La vie de l’Homme; dit-il, dépend fortement des ressources floristiques et fauniques » .
A l’en croire, les régions de Kédougou et de Tambacounda, concentrent une bonne partie des potentialités floristiques et fauniques du Sénégal, c’est pourquoi poursuit-il, la gestion des ressources forestières doit se faire dans le cadre d’une gouvernance harmonieuse et inclusive pour assurer une exploitation rationnelle et durable au profit des générations actuelles et futures du pays.
A l’entame de son propos, le représentant de la présidente de l’OFNAC, Youssoupha Diallo par ailleurs Chef du département investigations a remercié les partenaires du projet à savoir : le Ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique ainsi que la coopération allemande, à travers le projet GIZ «Renforcer une administration tournée vers l’avenir pour un développement durable au Sénégal – Doolel Admin ».
Monsieur Diallo estime que le secteur forestier est au cœur du développement social, environnemental et économique de notre pays. Il est également un levier incontournable à l’émergence des régions, particulièrement celles situées à l’est et au Sud du Sénégal, reconnues pour la richesse de leur patrimoine forestier.
Le choix des régions de Tambacounda et de Kédougou de l’axe Est ainsi que celles de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou de l’axe Sud pour la tenue des deux ateliers prévus n’est pas fortuit. En effet, il se justifie par la richesse de leur patrimoine forestier et leur dynamisme dans les activités d’exploitation forestière qui contribue à l’économie nationale, si l’on croit Youssoupha Diallo. Egalement, dans ces 2 régions, les pouvoirs publics font face, en permanence, au défi de préservation de la ressource.
Le représentant de l’OFNAC, n’a pas manqué de revenir sur les objectifs de ces trois (3) jours d’atelier. Il s’agit de :
»partager les résultats de l’étude sur les vulnérabilités à la corruption dans le secteur extractif au Sénégal » ; »élaborer des plans d’actions de lutte contre la corruption dans le secteur forestier dans les régions de Tambacounda et de Kédougou » ; »renforcer les capacités des acteurs clés de la gouvernance forestière clés notamment des agents des Eaux et Forêts sur les procédures de traitement du contentieux ».
Cet atelier coïncide avec la tenue de la COP 27 sur le changement climatique en Egypte.
En effet, étant entendu que les ressources forestières constituent bien évidemment des produits stratégiques indispensables pour réaliser et consolider un développement durable de nos terroirs, celles-ci dans le même temps font l’objet de convoitise donnant lieu à une prolifération de pratiques illicites. D’où l’urge de mettre en place, selon les acteurs, un dispositif de prévention des pratiques de fraude et de corruption qui sont nuisibles à l’émergence de l’économie forestière et à la préservation des ressources de la faune et de la flore.
Depuis mai 2017, date du début du partenariat avec la Direction des Eaux et forêts, chasse et de la Conservation des Sols, monsieur souligne que des progrès encourageants ont été enregistrés, notamment le renforcement du cadre juridique et institutionnel (nouveau code forestier) ainsi que des moyens humains, matériels et financiers, l’espoir est permis.
L’adjointe au gouverneur chargé des affaires administratives de la région de Tambacounda, madame Maude Manga a salué le choix de Tambacounda pour accueillir l’atelier. Elle s’engage d’avance à accompagner et à faciliter la mise en œuvre des plans d’actions adoptés par les différentes parties prenantes, lors de cet atelier.
EnQuête/orientalactu.com