Le service régional des eaux et forêts a lancé, ce lundi dernier la campagne de sensibilisation pour la lutte contre les feux de brousse à Bala, dans le département de Goudiry. Lors de cette cérémonie, présidée par le gouverneur adjoint Salmone Fall, l’inspecteur régionale des eaux et forêts (IREF) Mamadou Gaye a annoncé que 3.324 ha de terres ont été ravagées par les feux de brousse au cours de l’année 2021 contre 5.051 ha en 2020 soit une réduction de 34,17℅.
Comme à l’accoutumée, chaque année, à la sortie de la saison des pluies, période coïncidant avec l’assèchement du tapis herbacé, le Service régional des Eaux et Forêts en collaboration avec ses partenaires, organise une campagne de sensibilisation pour mobiliser l’ensemble des acteurs dans la lutte contre les feux de brousse.
Pour cette année encore, la journée régionale de sensibilisation sur les feux de brousse, revêt un cachet spécial, du fait de sa décentralisation, à Bala, près des populations locales qui sont les plus concernées par ce fléau, car étant les premiers à être impactés par ses effets.
Au Sénégal, les feux de brousse ravagent chaque année des centaines voire des milliers d’hectares de forêts et de terres propices à l’agriculture. Pour cette année 2021 la région de Tambacounda a enregistré 3 324,8 ha de forêts brulées, soit une réduction de 34,17% par rapport à l’année dernière ou la région a perdu 5051 ha de superficies. Ces feux détruisent des formations végétales qui ont mis plusieurs années à se constituer. Ainsi les écosystèmes en deviennent fragilisés, les habitats fauniques se détruisent et les microorganismes du sol sont anéantis. Des pertes en vies humaines sont parfois enregistrées.
L’IREF n’a pas manqué de souligner que l’ampleur du phénomène avait poussé l’Etat du Sénégal en 2008, à criminaliser le délit de feu de brousse, à travers la loi N° 2010-02 du 12 mars 2010, en renforçant ainsi les sanctions encourues par les auteurs des feux de brousse. Il estime que cette volonté politique est confirmée par le nouveau code forestier, la loi 2018-25 du 12 novembre 2018, qui a encore alourdi les peines encourues, en éliminant la possibilité de transaction pour les crimes liés aux feux de brousse, rendant ainsi obligatoire l’emprisonnement.
À en croire toujours l’IREF ces dispositions législatives et réglementaires très fortes, posés par l’Etat du Sénégal, illustrent, l’importance accordée à la protection de l’écosystème contre les feux de brousse.
A côté de ces mesures répressives, l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère de l’environnement et du développement durable, a développé par ailleurs d’autres formes de lutte, moins punitives à travers le renforcement des capacités opérationnelles du service forestier et la sensibilisation des acteurs. A cet effet, l’Inspection régional des Eaux et Forêts de Tambacounda dispose aujourd’hui de Six (6) unités de lutte active, dont trois camions citernes d’une capacité de 9000 litres et trois unités légères équipées de kit. Grace à l’intervention de la Direction des Eaux et Forêts et des partenaires (P2RS, SOGEM, ARESKI, WORLD VISION, ETC), un lot important de petit matériel de lutte contre les feux de brousse est remis chaque année aux populations locales organisées sous formes de comités.
Après un bilan sommaire des résultats de la campagne précédente, l’inspecteur régional des eaux et forêts a exposé celui de l’année en cours.
Dans le cadre de la lutte préventive, l’IREF a déroulé 14 émissions radios, monté 14 comités de lutte et 83 redynamisés. 13 comités ont été équipés. Le service régional des eaux et forêts de Tambacounda a également ouvert 13,5 km de pare feux, 29 km ont été réhabilités et 25 km de pare verts réalisés. Au cours de l’année 27.965 ha de forêts et 68,85 km d’axes routiers ont été traités par des feux précoces.
Dans le cadre de la lutte active : 70 sorties effectués par les unités ; 50 feux maitrisés suite à des interventions ; 90 cas de feux recensés pour une superficie de 3324,8 ha contre 97 cas et 5051 ha de superficies, brulées en 2020 soit une réduction de 34,17%.
Ces réalisations, quantitativement faibles selon l’IREF, ont pu se faire grâce à une forte adhésion des populations à travers les groupements de jeunes et de femmes, les associations de villages et de quartiers, les coopératives d’exploitants forestiers, l’association des dépositaires légaux de charbon, le mouvement Tamba conscient et tant d’autres organismes qui ont bien compris que la lutte contre les feux de brousse n’est plus une activité exclusivement réservée au Service Forestier.
Monsieur Gaye a également insisté sur un aspect particulier qui d’après lui conditionne le succès de la lutte contre les feux de brousse. Il s’agit de la lutte préventive. « Pour ne pas disperser nos efforts et ainsi perdre du temps et surtout de l’argent, tâchons de miser sur la prévention » conclut-il.
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