Le système éducatif paralysé depuis bientôt 2 semaines.
A Tambacounda, les potaches ne vont plus à l’école depuis 12 jours. Ils exigent la libération de leur professeur de philosophie, arrêté après les manifestations à l’annonce de l’arrivée de la caravane de la liberté dans la région.
A Dakar théâtre de violentes manifestations ces derniers jours, le calme semble s’installer peu à peu. C’est tout le contraire à Tambacounda. En effet après quelques échauffourées notées à l’annonce de l’arrivée de « la caravane de la liberté » d’Ousmane Sonko entre militants et forces de défense et de sécurité. Plusieurs manifestants « pastéfiens » avaient été arrêtés. Vingt d’entre eux ont été libérés, les 16 placés sous mandat de dépôt. Leur cas est en instruction.
Parmi ces 16 manifestants, se trouve un professeur de philosophie du nom de monsieur Dicko. Cet enseignant qui sert dans le plus grand et ancien lycée de la région en l’occurrence le lycée Mame Cheikh Mbaye (LMCM) a passé hier son 12e jour derrière les barreaux, loin de sa famille.
L’incarcération de ce professeur a eu l’effet d’un mouvement d’humeur des élèves dans la commune de Tambacounda. Déjà le lundi suivant son arrestation, les potaches du LMCM, ont déserté leur classe et improvisé une marche pour réclamer la libération de leur professeur. Mais c’était sans compter avec la détermination des FDS à les en empêcher. C’est ainsi que des grenades lacrymogènes ont inondé la cour de l’école. Malgré cette opposition, les élèves ont délogé leurs camarades des autres établissements, les collèges et écoles primaires n’ont pas été épargnés.
Depuis, ce jour, les établissements de la commune ne font plus cours. Les enseignements apprentissages sont à l’arrêt. Le système éducatif bloqué. Cette situation qui menace véritablement le calendrier des compositions et examens inquiètent au plus haut niveau les acteurs éducatifs de la région.
Même son de cloche dans le département de Koumpentoum. En effet dans la commune de Maléme Niani, les cours sont suspendus depuis l’arrestation du professeur Dicko qui donne des cours également dans le lycée de ladite commune. D’ailleurs, le lundi dernier des affrontements avec les FDS ont causé le renversement de la voiture de ces derniers, occasionnant la blessure d’un agent. Lors de cette manifestation des jeunes ont été arrêtés et déférés hier, devant le procureur de la république. Dans la commune de Koumpentoum, les enquêtes ont mené à l’arrestation de 5 personnes dont 3 professeurs. Ces personnes cueillies par les FDS sont identifiés comme les instigateurs des manifestations au lendemain de la condamnation du leader du Pastef.
Les collègues de ses professeurs arrêtés ont décidé de suspendre jusqu’à la libération de leurs camarades. Il faut noter également en cette période, le respect du mot d’ordre en vigueur de quelques syndicats. Cette situation menace la tenue des compositions et examens à la date échue. C’est pourquoi l’autorité académique à la place des évaluations harmonisées au niveau régionale a permis aux établissements de procéder à des évaluations par école. Pour pallier à l’absence du professeur de philosophie avec les examens du Baccalauréat qui se profile à l’horizon, l’autorité a opté à la réaffectation d’un autre professeur pour terminer le programme.
Une alternative rejetée par les potaches qui exigent le retour de leur professeur avec qui ils ont eu à tisser un lien fort. « Nous voulons notre professeur ou rien. En plus d’être notre professeur, il est notre ami, notre frère. Il nous manque et manque à sa famille,» lancent-ils. Selon eux la place de ce dernier n’est nullement une cellule mais une salle de classe. « Nous implorons les autorités à libérer notre professeur. Qu’ils le fassent au moins pour nous car à quelques semaines du Bac, notre réussite est vraiment menacée, » ajoutent-ils.
A Bakel, après des échauffourées entre étudiants, élèves, et FDS, le lundi dernier, plusieurs arrestations ont été notées. Hier, 15 jeunes ont été déférés devant le procureur de la république près du tribunal de grande instance de Tambacounda. Pour un souci de sécurité, les élèves ne sont plus allés à l’école depuis le début des manifestations.
En tout cas selon certains observateurs pour un retour au calme et à un climat de paix dans la région, les nombreuses personnes arrêtées doivent être libérées. Dans un contexte d’appel à la paix, les populations espèrent qu’elles seront relaxées au grand bonheur de leurs parents et proches.
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