Pour la libération des 3 prévenus antérieurement condamnés par la chambre criminelle en première instance, les conseillers de la défense se sont appuyés sur des arguments solides qui ont fini par semer le doute dans la tête des magistrats. Ces derniers, après concertation ont acquitté les coaccusés Moussa Diao, Doudou Ba et Sidi Diallo.

En effet lors de ce jugement, maitre Clédore Siré Ly et ses collègues  ont basé leur défense sur le manque de preuves  vis-à-vis de leurs clients. Ils estiment que le dossier est vide mais qu’il fallait juste un  bouc émissaire après la mort d’un adjudant-chef de la gendarmerie en l’occurrence le commandant Sané. « Il fallait un coupable à tout prix » disent-ils. Selon eux la première erreur commise dans la recherche de la vérité c’est le choix des enquêteurs. L’enquête a été confié aux gendarmes. Pour la défense on ne peut pas être juge et partie dans une affaire. Il estime que le bon sens aurait voulu que l’enquête soit confiée à un autre corps par souci d’équité.

Maitre Camara estime que la base de l’enquête dans cette affaire est une présomption de culpabilité. Pour lui, les enquêteurs après le braquage ont aussitôt pensé à leurs clients parce que ces derniers n’avaient pas bonnes réputations  et étaient connus des services de la gendarmerie. Ensuite l’accusation repose sur les aveux circonstanciés d’Idrissa Sow et Kékoroba Ba. En effet pour les conseillers de la défense ces aveux ne peuvent valoir de preuves car étant obtenues sous la torture. La défense prétend que c’est sous la peur et la contrainte que Idrissa Sow et Kékoroba Ba ont donné les noms des présumés autres  membres de la bande. D’ailleurs devant la barre, les concernés ont soutenu avoir été violentés avant de donner des noms. L’autre élément de l’accusation battu en brèche par la défense est l’exploitation des appels téléphoniques. A en croire Clédore Ly les nombreux appels entre les suspects à la veille et après les faits ne prouvent pas leur implication dans le braquage qui a abouti à la mort du commandant. Il a ainsi démontré une relation familiale entre les suspects. En effet, ils sont des parents. Donc, pour lui, il est normal que ces derniers communiquent souvent. S’y ajoute qu’en l’espèce aucun témoin n’a été à mesure d’identifier un de ses prévenus comme faisant partie des braqueurs.

Poursuivant, maitre Ly soutient que les enquêteurs et le juge de la chambre qui  a condamné les prévenus en première instance ont été emportés par la ferveur du moment. Ils étaient sous une forte pression sociale. Donc avec le recul et avec plus de sagesse et d’expérience du juge de la cour d’appel, ce dernier est à mesure de dire le droit. Maitre Ly va plus loin pour dire, avant de se précipiter, les enquêteurs auraient pu examiner le matériel utilisé par les malfaiteurs et trouvé sur les lieux du crime. Il pense qu’un test ADN ou l’examen des empreintes auraient aidé à la découverte de la vérité. La pneumatique aussi aurait pu être convoquée puisque les malfrats se déplaçaient en moto. Egalement maitre Ly croit que l’absence de la géolocalisation et la non vérification des alibis des suspects ne concourent pas la recherche de la vérité. C’est pourquoi, il prétend que ce dossier aurait pu être vidé depuis longtemps.

Maitre Ly pense que si la condamnation d’Idrissa Sow et Kékoroba Ba a été confirmée c’est parce que depuis le début ce sont les seuls qui ont essayé de donner des éléments sur le vol avorté de la Poste et le meurtre du commandant. Et c’est également eux qui ont donné les noms des autres présumés membre de la bande.

Maitre Ly soutient que n’eut été cela ‘’ eux également seraient acquittés’’, conclut-il.

 

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