Ce lundi dernier à Tambacounda, la région médicale a organisé avec ses partenaires le fond des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le projet Canada un atelier pour faire le bilan des avancées dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Lors de cet atelier le médecin chef de la région (Mcr) Bayal Cissé a passé en revue l’impact du projet sur la lutte contre la fistule.

Après un partenariat avec la région médicale, l’UNFPA et le projet Canada ont jugé nécessaire de faire un bilan des réalisations afin de mieux cerner l’impact du projet pour la santé de la mère et de l’enfant surtout en matière de lutte contre les fistules.

La fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Il s’agit d’une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé et qui se produit en l’absence de soins obstétricaux rapides et de qualité.

En tant que leader de la campagne mondiale pour l’élimination de la fistule, l’UNFPA propose une vision stratégique et un soutien technique ; l’agence distribue des fournitures médicales, assure des formations et procure des fonds en faveur de la prévention et du traitement mais également de programmes de réinsertion sociale et de plaidoyer. L’UNFPA renforce également les services de santé maternelle et les services obstétricaux d’urgence afin de prévenir l’apparition de cette lésion. C’est dans ce contexte que l’UNFPA en collaboration avec la région médicale de Tambacounda a élaboré un plan de travail annuel (PTA) dans lequel l’agence a décliné ses priorités.

Devant le responsable de l’UNFPA le médecin chef de région (Mcr) Bayal Cissé  est revenu sur l’impact du projet dans la lutte contre les fistules dans la région.

Pour le patron de la santé régionale, s’agissant de la santé de la mère en ce qui concerne les fistules la demande à augmenter. En effet avec les CLVS appuyés par les infirmiers chefs de poste (ICP) et les sages-femmes, la région a mené un camp de chirurgie mobile de réparation des fistules mais également de la réalisation de la césarienne sur les femmes identifiées comme facteurs morbides. Durant les cinq (5)  années de compagnonnage avec le projet 42 fistules ont été opérées dans la région. Ces patientes ont aussi bénéficié d’une réinsertion avec des activités génératrices de revenus.

À en croire également le Mcr, grâce aux efforts de l’Etat du Sénégal et des partenaires, le maillage sanitaire est effectif dans la région. ‘’On ne peut pas faire 20 kilomètres sans trouver un poste de santé, sans voir de sages-femmes.’’ Dit-il. En effet pour la couverture sanitaire la région de Tambacounda dispose de 156 postes de santé et 11 centres de santé. L’année dernière 10 cases de santé ont été transformées en centre de santé. Et monsieur Cissé de souligner qu’au niveau de ces différents postes de santé le couplé Infirmier-sage-femme a été mis en place. Cette situation a contribué considérablement a diminué les cas de fistules. Egalement cette stratégie a permis de rehausser le taux d’accouchement assisté qui est passé de 50% en 2018 à 95,4% en 2022.

Avec le projet UNFPA en plus des accouchements qualifiés, la planification familiale aussi est prise en compte. Elle est passée de 10% en 2018 à 14,8% en 2022. Pour arriver à ce  chiffre selon monsieur Cissé des efforts ont été faits à travers des plaidoyers à l’endroit des acteurs de la société civile mais également de la presse locale qui a joué  un rôle déterminant dans la sensibilisation.
Dans la prise en charge chirurgicale comme la césarienne grâce à l’UNFPA et au projet Canada des médecins ont été formés à cet effet.  Aujourd’hui dans les quatre (4) départements les opérations sont menées par des hommes qualifiés sans difficultés.

Concernant l’anesthésiste qui est une denrée très rare dans la région, la région médicale en collaboration avec l’aide du comité de développement sanitaire de Koumpentoum a fini de former un infirmier en anesthésie réanimation. À Bakel aussi il y’a un technicien en anesthésie.

Le Mcr Bayal Cissé n’a pas manqué de soulever quelques doléances. Ainsi il invite les autorités et les partenaires à appuyer les efforts concernant la santé mentale. Selon lui les malades mentaux sont un peu laissés en rade alors qu’ils constituent une couche très vulnérable. Il estime que la région du fait de sa situation géographique accueille  beaucoup de déficients mentaux de l’intérieur du pays mais aussi de la sous-région. Parmi ces derniers il y’a beaucoup de femmes. Et ces femmes subissent des agressions sexuelles répétées et tombent enceinte. Dès lors si elles ne sont pas prises en charge elles risquent d’être une menace pour elles-mêmes mais aussi pour leur enfant.

Pour aider ces femmes errantes, le centre psychiatrique régional de Djinkoré  avec le soutien de la croix rouge les récupère. Parfois la prise en charge nécessite un internement de longue durée qui exige beaucoup de moyens a conclu monsieur Cissé.

 

 

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