Le département de Koumpentoum a accueilli le Comité Régional de Développement (CRD), présidé par le gouverneur de la région de Tambacounda, Oumar Mamadou Baldé. Lors de ce CRD délocalisé, les populations du Niani ont exposé plusieurs difficultés. Des manquements, qui amènent à se poser la question de savoir si : Koumpentoum ne manque pas de Tout ?

Après Bakel, c’était au tour du département de Koumpentoum de connaitre son CRD. En effet, la capitale du Niani a réuni tous les chefs de services régionaux de Tambacounda. Cette importante délégation, conduite par le chef de l’exécutif régional a prêté une oreille attentive aux  différentes revendications des populations et des élus locaux.

Dès sa prise de parole, le président du conseil départemental, Omar Sy a campé le débat en citant les difficultés qui gangrènent les populations de sa circonscription. Il a pointé du doigt toutes les difficultés secteur par secteur de la santé en  passant par l’éducation, les infrastructures, l’électrification et surtout l’épineuse question de l’eau. Ces difficultés ont été plus mises à l’exergue avec l’exposé du préfet, Amdy Mbengue.

Invité, en effet à faire l’état des lieux, le Préfet a relevé les manquements dans différents secteurs.

Dans le domaine hydraulique, il a noté l’insuffisance des forages, leur panne récurrente, l’arrêt de leur fonctionnement par manque de carburant et un réseau défectueux par endroits.

S’agissant de l’électrification, beaucoup de villages dans le Koumpentoum sont dans le noir. Par exemple dans la commune de Méréto aucun village et même le village chef de commune ne dispose d’électricité. Dans la commune de Payar, seul le village chef-lieu de commune Payar est électrifié. Dans la commune, seulement 6 villages sur une quarantaine sont électrifiés. À Koumpentoum, commune chef-lieu de département, même si le réseau électrique couvre la commune, les coupures intempestives ont fini d’agacer les populations.

Pour les routes et pistes, il y a également beaucoup à faire. Selon le Préfet, beaucoup de pistes doivent être réhabilitées avant le démarrage de l’hivernage. Car celles-ci sont dans un mauvais état  et sont presque impraticables. Il s’agit de la piste Koumpentoum-Méréto très usités par les usagers et gros porteurs parce que ralliant le marché hebdomadaire de Méréto.

Au-delà de ces difficultés, les maux de l’agriculture, l’élevage, la santé, ont été relevés. Dans la zone Sylvio-pastorale ou se situe Koumpentoum, les populations pratiquent 2 activités majeures : l’agriculture et l’élevage. Néanmoins, ces 2 secteurs font face à des manquements comme la mauvaise qualité des semences, le retard dans la mise en place de l’engrais et son manque criard, l’insuffisance et la vétusté du matériel agricole s’y ajoute la difficulté d’abreuvement du bétail, le vol de bétail etc.

Concernant la santé, Koumpentoum dispose d’un seul centre de santé (CS) dont un ratio de 1 CS pour 176.666 habitants. D’ailleurs cette infrastructure très vétuste a un défaut d’étanchéité qui plombe les patients dans une insécurité pendant l’hivernage. Pour le personnel médical, de 2013 à 2023, le nombre de médecins est passé de 2 à seulement  5. Soit un gain de 3 médecins en 10 ans.

Dans le domaine de l’éducation et de la formation, le département compte 162 écoles élémentaires, 10 collèges et seulement 2 lycées. Aucune école de formation professionnelle n’est notée dans la localité. Il faut également souligner que la plupart de ces établissements scolaires ne sont pas clôturés et les abris provisoires sont très présents dans cette zone.

Au regard de tous ces problèmes, il apparait nettement que le Niani manque de tout. Mais les véritables fléaux qui impactent la population est le triptyque eau-électricité-pistes.

Et parmi celui-ci, l’eau occupe une place centrale. « Nous sommes une zone d’agriculture et d’élevage. Par contre la disponibilité de l’eau est une nécessité pour ces 2 activités. Mais malheureusement ce n’est pas le cas. Nous avons soif et nos animaux également ont soif », lance une personne dans la foule.

Tous ces manquements font que le département de Koumpentoum reste encore très en retard dans son développement par rapport aux trois (3) autres départements de la région (Tambacounda, Bakel et Goudiry). Pour corriger cette anomalie, le Gouverneur de la région a donné des recommandations dont l’amélioration de l’accès à l’eau. Sur ce point précis, il a demandé à la Société de Gestion des Eaux du Sénégal (SOGES) à avoir à sa disposition le matériel de rechange quand une panne survient. Selon lui, il n’est pas du tout professionnel et sérieux qu’à la suite d’une panne d’équipement que les populations restent plusieurs jours sans eau. Il a également donné instruction à cette société en charge du liquide précieux de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que dorénavant aucune panne de forage dû à un manque de carburant ne lui soit communiquée.

Dans le domaine de l’agriculture, le Gouverneur convaincu du manquement a promis de procéder à une discrimination positive dans la prochaine distribution du matériel agricole destiné à la région en faveur du département de Koumpentoum.

D’autres recommandations ont été aussi données par le Gouverneur. Il s’agit du désenclavement de la localité, l’amélioration de l’accès aux soins de santé, l’amélioration de l’accès à l’énergie des populations de Koumpentoum.

Maintenant, il reste à espérer que ces recommandations soient prises en compte au plus vite afin que Koumpentoum sorte de l’ornière pour le grand bonheur de ses populations qui se trouvent jusque-là au bord du gouffre.

 

 

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