Maire de Bamba Thialéne (département de Koumpentoum) depuis 2014, élu député lors de la dernière élection législative, Elhadj Ibrahima Ndiaye, a beaucoup contribué à l’amélioration des conditions de ses populations. Dans cet entretien, il revient sur son bilan, qu’il juge satisfaisant.

Monsieur le député maire, quel bilan faites-vous de vos années de gestion ?

Pour dire vrai, sans trop se vanter notre bilan n’est pas du tout mal. À notre arrivée, la situation de la commune était trop difficile. Néanmoins, je tiens à dire que mon prédécesseur a fait de son mieux. Imaginez, le budget de la commune ne dépassait  pas 40 et 50 millions à l’époque. C’était donc  très difficile de dérouler des activités et programmes pour changer le quotidien des populations. Mais Alhamdoulilah, avec nos relations, l’aide de Dieu et de nos responsables, notre premier mandat a été extraordinaire. En effet à notre accession à la mairie, la commune ne disposait même pas de pistes praticables.  Il n’y avait pas, un seul mètre de latérite que l’on pouvait emprunter pour accéder à la commune. Egalement aucun village de la commune n’était électrifié. C’est le même constat concernant l’eau. Il y avait un seul forage dans la commune de Bamba Thialéne, qui alimentait les autres villages environnants, aujourd’hui on y trouve 5 forages. Parmi les 24 villages et un hameau qui composent Bamba Thialéne, les 11 villages, sont aujourd’hui électrifiés. S’agissant de la santé à notre arrivée, les deux seuls postes de santé existants n’avaient pas d’ambulance. Mais grâce à nos démarches et partenariats, nous avons réussi à obtenir deux ambulances, une pour chaque poste. Dans l’éducation également nous avons beaucoup fait, avec la construction de mur de clôture, de classes. Le village de Sam Nguéyéne a bénéficié d’une nouvelle création. Bamba Thialéne est réputé être un village très religieux ou l’enseignement coranique est privilégié au détriment de l’école française. C’est ainsi qu’une école franco-arabe (Efa) a été érigée pour promouvoir la scolarité des enfants. Dans le domaine de l’agriculture, on a construit des magasins de stockages. On a également plaidé et obtenu l’augmentation de la dotation en semence et en engrais, pas seulement pour notre commune mais pour aussi les autres communes du département. Concernant l’emploi des jeunes, j’ai recruté 12 jeunes à la mairie après les avoir formé. Ils sont comptable matière, secrétaire, officier d’état civil etc. Un centre secondaire d’état civil a été créé à Diam Diam. Au-delà de ces agents que la mairie prend en charge, il y a 150 jeunes qui ont des contrats au fonds d’entretien routier autonome (FERA), à l’unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), au Cadre de vie, d’autres sont recrutés au ministère. Dans le domaine du sport je suis un des rares maires qui a construit un stade municipal clôturé et équipé.

De la même manière en tant que député, j’ai œuvré à l’électrification de plusieurs villages dans le département. Dans le secteur de l’agriculture, j’ai obtenu l’augmentation de la dotation en semence dans certaines communes. S’agissant de  l’emploi des jeunes aussi, nous travaillons à ce que les jeunes soient recrutés. À Koumpentoum, seule la route nationale (RN1), qui traverse le  département est bitumée. C’est ainsi que nous avons lutté pour obtenir le bitumage du tronçon Koumpentoum-Bamba Thialéne-Méréto-Maka Colibantang. Un projet dont l’exécution est prévu bientôt. S’agissant des femmes, nos démarches au niveau du programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma), nous a permis d’obtenir 12 moulins pour le département.

Quelles sont les difficultés, que rencontre votre commune et de manière générale le département ?

Oui, des difficultés il y’en a et d’ailleurs celle qui me tiens plus à cœur, c’est la question de l’eau. Son excellence le président de la République a beaucoup fait pour que les populations en bénéficient en qualité et en quantité mais comme je l’ai dit au  ministre Mansour Faye et devant les 45 maires de la région de Tambacounda, si nous ne disons pas ce qui se passe dans ce secteur, nous serons des complices. Car le président a beaucoup fait dans ce domaine et nous risquons d’anéantir ses efforts.  Comment nous pouvons faire du tort au chef de l’Etat ? Par rapport à la réforme qu’on a prise pour créer l’office des forages ruraux (OFOR) qui doit représenter l’Etat dans le monde rural,  moi qui suis membre du conseil d’administration en tant représentant de tous les élus locaux, ma conviction est que les sociétés privés comme la société de gestion des eaux du Sénégal (SOGES) sont en train de réduire à néant le travail du président. Ce que je dis là, toutes les autorités administratives le savent que ce soit le gouverneur, le préfet etc. Imaginez, très souvent des populations peuvent rester deux jours sans eau pour un manque de gasoil. Des fois, tu vois un forage qui tombe en panne depuis 2 ou 3 mois, si tu n’es pas un maire ou un député qui a des relations, il ne sera pas dépanner. Cette année, entre janvier et  aout, j’ai ramené de Dakar trois moteurs pour ma commune. Et si je n’avais pas les moyens, comment les populations allaient faire ?

L’autre difficulté a trait à l’électrification, parce que la société privée énergie rurale Africaine (ERA) qui s’en charge accuse beaucoup de retard dans ses services. Il y a des populations qui ont des abonnements et qui attendent qu’on leur serve de l’électricité depuis bientôt un an. Ils donnent beaucoup de justifications, mais la réalité est qu’au final les populations ne voient rien.

Le problème de pistes est aussi important dans la commune de Bamba Thialéne mais également dans tout le département de Koumpentoum. Je reviens d’une tournée à Kahéne mais certains villages sont très difficile d’accès en cette période d’hivernage.

Quelles sont les perspectives ?

Au moment où je vous parle, un programme d’électrification de  7 villages  est en cours dans ma commune. J’ai la conviction qu’avant le 31 décembre, ces villages seront électrifiés. Ce qui portera le nombre villages électrifiés à 18. Pour la santé deux nouveaux postes doivent être ouverts bientôt, mon ambition est de doter chaque poste d’un centre secondaire d’état civil pour faciliter aux familles, la déclaration de leurs enfants. Cette situation permettra de lutter contre le problème d’état civil que rencontrent beaucoup d’enfants en âge d’aller à l’école. Nous travaillons aussi à la réception de nouvelles ambulances pour remplacer celles qui sont déjà vétustes. Après la clôture et l’équipement du stade municipal, nous voulons avec l’appui du ministère des sports, construire une tribune qui peut accueillir au moins 500 personnes.

Dans le département, vous êtes l’élu qui mobilise plus la jeunesse. Il y’a une certaine complicité entre vous et cette dernière, qui vous suit partout. Quel est votre secret ?

Mon seul secret, c’est que j’accepte de partager avec eux. Au-delà des emplois que je crée pour eux. Je suis toujours à leur chevet, pendant les bons moments comme les moins bons. Je ne me cache pas, ma porte est toujours ouverte pour eux. Pour les satisfaire, eux comme les femmes, je ne rechigne pas sur les moyens. J’accompagne toutes leurs bonnes initiatives. En réalité, ils constituent l’avenir, alors tout ce je fais pour eux est comme un investissement à long terme. Je suis également conscient du fait, que tout ce que j’ai aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à eux. Il faut aussi rappeler que ma relation avec la jeunesse date de longtemps. Bien avant que je ne sois maire. En effet, quand je n’étais encore qu’un opérateur économique, je parrainé pratiquement toutes les finales. J’étais très actif dans les activités de jeunesse comme les ‘’navétanes’’. J’étais même président d’association sportive et culturelle (Asc).

Les élus locaux de la mouvance présidentielle, ne sont pas sur la même longueur d’onde, à Koumpentoum. Est-ce qu’il n’est pas temps qu’ils se concentrent plus sur le bien-être de leurs populations que de s’adonner à des luttes pour des intérêts crypto-personnels?

C’est effectivement cela notre devoir, c’est pourquoi moi personnellement, je n’attends personne en ce sens. Je fais ce pourquoi on m’a élu. Le responsable que j’envie, c’est celui que je trouve sur le terrain, œuvrant à améliorer les conditions des populations. Les postes de responsabilités ont déjà étaient distribués, que cela plaise ou pas aux uns ou aux autres. Maintenant ce qui reste c’est que nous nous unissons et travaillons pour nos populations. Si nous ne pouvons pas aller ensemble, qu’on ne se mette pas les bâtons dans les roues. C’est ainsi d’ailleurs que je demande à Sidi Traoré, maire de Koumpentoum et haut conseiller des collectivités territoriales (Hcct) de ne pas se mêler de l’affaire concernant le bitumage de la route Koumpentoum-Bamba Thialéne-Méréto-Maka. Tout le monde peut en parler sauf lui. Car, durant son mandat de député, il n’a absolument rien fait pour le département. S’il avait fait au moins quelque chose, moi j’aurai juste continué le travail.

Je ferais toutes les communes du département pour m’enquérir de leurs difficultés et en parler à l’hémicycle. C’est l’occasion de dire à certains qui pensent, que ce sera à eux de choisir si je dois venir ou pas dans leur commune, qu’ils se détrompent, personne ne se mettra entre moi et les populations. Après le Magal, je ferai toutes les communes sans exception pour recueillir des informations qui me permettront de bien défendre les intérêts de mes électeurs. C’est le contrat que j’ai signé avec ces derniers et  j’entends le respecter.

Est-ce que le choix du candidat pour la prochaine présidentielle par le président sera le vôtre ?

Je tiens d’abord à saluer la décision du chef de l’Etat de ne pas se représenter. Je crois que c’était la meilleure décision qui sera à jamais dans les annales de l’histoire politique du Sénégal. En effet, jamais un président n’avait organisé sa succession, sans y participer. Mais en tant que membre fondateur de l’alliance pour le République (Apr), ici dans le département de Koumpentoum, je ne suis pas de ceux qui disent, tout candidat qu’il choisira, sera le nôtre. Le candidat qu’il choisira, s’il correspond à nos attentes, sera notre candidat. Au cas contraire, non. Néanmoins, nous gardons espoir et pensons qu’il fera un bon choix. Si cela ne dépendait que de moi, le choix sera porté sur Aly Ngouille Ndiaye. Franchement, c’est lui qui me semble être le candidat idéal.

 

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