La culture du riz dans le Sénégal oriental est en nette progression c’est du moins l’avis du chef de l’antenne régionale de la société de développement agricole et industriel du Sénégal (Sodagri) de Tambacounda, Mahmout Ndiaye. Selon monsieur Ndiaye la production du riz est passée de 6.000 hectares l’année dernière à 8.000 hectares pour cette année.
Il explique cette progression par l’arrivée de nouvelles variétés dont le Nouveau Riz pour l’Afrique (Nerica) qui est un groupe de variétés et de lignées de riz hybride interspécifique issu du croisement entre les variétés de riz asiatique et africain. Il existe plusieurs variétés de NERICA et ces dernières sont cultivables dans les zones de plateaux et de bas-fonds.
Les variétés de NERICA de plateaux peuvent être cultivées dans les mêmes conditions, c’est-à-dire sur terre ferme comme le maïs, le sorgho, etc. C’est pourquoi sa culture s’adapte facilement en Afrique notamment au Sénégal où les cultivateurs disposent le plus souvent de zones non inondées et de bas fonds.
Pour le chef de l’antenne régionale de la Sodagri malgré une progression observée dans la production, le rendement est encore faible. Une situation qu’il justifie par le fait que les agriculteurs ont l’habitude de semer tardivement le riz. Selon lui ces derniers mettent d’abord sous terre les autres produits comme le mil, l’arachide, le mais avant de commencer la semence du riz. Et cette période coïncide souvent avec la rareté des pluies alors que même le Nerica cultivé dans les mêmes conditions que le mil sur la terre ferme a besoin d’une certaine humidité pour se développer.C’est pourquoi il conseille aux agricultures de semer à la bonne date afin de multiplier leur rendement.
Le patron de la Sodagri régionale a noté d’autres difficultés dans le secteur de la culture rizicole. Il s’agit de l’insuffisance de ces nouvelles variétés Nerica au niveau national. C’est pourquoi explique-t-il « c’était les variétés de bas fond comme le sahel qui étaient mis en place et lorsque la pluviométrie n’était pas bonne ces dernières n’arrivaient pas à terme ».
L’autre difficulté relevée également par monsieur Ndiaye est l’indisponibilité du matériel post récolte. Quand il faut battre le riz ou le transformer c’est tout un problème car les agriculteurs ne disposent pas du matériel adéquat à cet effet. Ce matériel subventionné par l’Etat reste encore très coûteux pour les producteurs. Pour surmonter cette difficulté certains producteurs n’hésitent pas à se regrouper en organisations de producteurs (O.P).
Concernant la commercialisation, il reconnaît la difficulté de s’approvisionner en riz local dans la région. Mais souligne que des solutions sont recherchées pour palier à ce manquement.
À en croire m. Ndiaye si ces problèmes sont bien gérés Tambacounda pourra dans un avenir proche atteindre l’autosuffisance en riz.
La consommation du riz local en plus de soulager les ménages est bénéfique sur le plan sanitaire. En effet pour m. Ndiaye l’augmentation du taux de sucre (amidon) est liée à la durée de stockage du riz. Le taux de sucre présent dans le riz nouvellement récolté est moins important que celui qui est resté stocké longtemps. Monsieur Ndiaye estime que selon la plupart des consommateurs, le riz local se digère plus facilement que le riz importé.
C’est dans cette même veine qu’il lance un appel à la population et surtout aux jeunes à s’adonner à la culture du riz qui est une denrée stratégique.
orientalactu